Camille, chenille dodue, grignotait, avec ses soeurs, des feuilles croquantes du matin au soir. Une nuit, elle rêva qu'elle s'envolait. A son réveil pourtant, Camille n'était toujours qu'une chenille...
Au milieu du potager, vivait une bien curieuse jardinière au teint coloré et aux formes rebondies, qui s'appelait Grace. Insatiable gourmande, Grace avait une passion dévorante pour les choux : les rouges, les verts, les fleurs, les frisés, ceux de Bruxelles ou d'ailleurs. Qu'importe, disait-elle, pourvu qu'ils soient choux et qu'ils aient des feuilles tendres à croquer"."
Malgré la neige et le froid qui ébouriffaient son plumage, Georges tendait vers le ciel son plastron rouge et chantait devant la fenêtre où une main amie éparpillait au matin du pain pour les oiseaux. Si votre nappe est blanche. Je ne vois pas le couvert. Et encore moins le dessert. Faut-il faire la manche, Cher Monsieur Hiver ?
Soudain, dans le jardin profondément endormi, un cri strident et sauvage retentit... César le lézard tremble de tous ses membres. Effroyable présage, pensez-vous, mais plus effroyable encore est l'instant où, à la défaveur d'un rayon de lune, il aperçoit, collée à sa fenêtre, une face ronde avec un nez crochu comme un bec et deux yeux brillants qui lancent des éclairs, deux grands yeux jaunes dont le regard tombe droit sur lui et ne le quitte plus.Ainsi hypnotisé, César avance lentement vers Zabeth la chouette. Belle Zabeth, auguste oiseau des ténèbres, marmonne-t-il, j'obéis à ta voix impérieuse"."
C'est la fête au bigarreau, la course à la griotte et pour Merlin le Merle, qui sautille de branche en branche, une belle occasion d'inviter son ami Henri le Canari...
Juliette, bondissante petite personne, vit au bord de la mare, près du jardin. Roméo le crapaud vient souvent se promener près de la mare : Roméo est amoureux de Juliette. Pour la séduire, il devra faire preuve d'imagination.
A entendre Pascale la cigale, l'été s'annonçait chaud et délicieux. Dans le jardin, chaque feuille, chaque fleur était comme assoupie sous le soleil brûlant, et ses habitants avaient un petit air somnolent.
Si on appelait Oscar le cafard, ce n'était pas par hasard car vraiment il était tout le contraire d'un insecte joyeux. Jamais il ne souriait, rien ne l'amusait, même ses amis ne savaient comment l'égayer et lorsqu'on venait lui dire simplement bonjour, il répondait invariablement d'une voix grave : - Si toutefois c'est un bon jour.
Tout le monde dormait. C'est l'heure, murmura Valérie, l'heure des vampires, susurra la chauve-souris en s'étirant. Pas besoin d'artifices, de nez crochus ou de pustules pour leur faire peur. Il me suffit d'être naturelle et de battre des ailes. Mais il ne faut surtout pas oublier d'être à l'heure. Minuit vient de sonner, vite je disparais dans la nuit noire.
D'un bond Pascale fut à sa porte. Le grillon ! s'écria-t-elle, c'est lui ! Et c'était bien vrai ! Il était là, le grillon, vêtu de morceaux rapiécés et tirant à lui tout seul une vieille guimbarde à musique dont il remontait la clé régulièrement. Odilon, grillon des champs et des foyers, musicien de mon métier, dit-il en faisant une vague révérence. Puis, tendant un chapeau crasseux, il ajouta : A vot'bon coeur, mam'zelle, voulez-vous toutes mes ritournelles ? Toutes ! s'empressa de lui dire la cigale.
Mireille l'abeille travaille beaucoup pour faire des pots de miel et des bonbons dorés. Mais un jour, ses pots disparaissent...
Il était une fois un hérisson qui s'appelait Samson. Il était tout rond comme un marron, piquant comme une châtaigne, et il reniflait souvent. On pouvait l'entendre flairer bruyamment la nuit quand il se promenait dans l'allée du jardin.
De tous les habitants du jardin, Adèle la sauterelle était, disait-on, celle qui avait le moins de cervelle. Fort heureusement, si parfois elle faisait les choses à l'envers, personne ne lui en voulait vraiment, car Adèle avait bon coeur et elle était toujours prête à rendre service.
Sur les chemins de l'école buissonnière, une bande de moineaux s'ébouriffaient dans la poussière. Ils se querellaient comme ça, pour rien, pour mieux se réconcilier autour d'une miette et se poursuivre sans fin en criant joyeusement : Libres ! Nous sommes libres ! C'est ainsi, de buissons en buissons, de querelles en réconciliations, qu'ils arrivèrent dans le jardin.
Etes-vous sûr que les mille-pattes ont bien 1 000 pattes et pas 980 ou 1 022 ?Pour ma part, je n'en sais rien, mais comme il est assez ennuyeux de compter autant de petites choses sur les doigts d'une seule main sans se tromper, je répondrai un grand nombre.
Ce soir-là, quand Mireille l'abeille se coucha après une rude journée de butinage, elle eut la désagréable sensation que quelqu'un se trouvait déjà dans son lit. Elle glissa alors furtivement un oeil sous ses draps et cria : - Y a-t-il quelqu'un ?- Non, dit sèchement une petite voix. Mireille cria de nouveau, mais plus fort : - Y a-t-il quelqu'un ?
A force de vouloir décrocher la lune, Carole la luciole finit par décrocher une casserole ! Pendant qu'elle cherchait quelques mots magiques pour se débarrasser de l'ustensile, un bruit sourd - dong ! - résonna et la fit sursauter vivement. Elle s'avança prudemment, tous feux éteints, à travers l'obscurité et aperçut enfin une chose un peu pataude qui sortait de la casserole et ne ressemblait en rien aux petites bêtes du jardin...- Hum, bonsoir, dit-elle en s'efforçant de paraître la plus naturelle possible. Excuse-moi, je ne veux pas être indiscrète, mais qui es-tu ?- Je suis la petite ourse, répondit la céleste créature, et j'appelle Luna.
Dès l'arrivée du printemps, les oiseaux se mirent à gazouiller sur les branches du vieux sapin encore endormi. Les moineaux avec les sansonnets furent les premiers à chanter. Puis, apparurent le beau merle et sa merlette, la grive musicienne et, de retour d'un long voyage, les roucoulants ramiers...
Il était une fois un ver qui s'appelait Hugo et qui était fort peu courtois. Il habitait une pomme qui le logeait généreusement et le nourrissait abondamment. Une pauvre pomme en somme, que le vilain se moquait pas mal de croquer jusqu'au trognon. Chaque jour, il creusait de nouvelles galeries étroites et sinueuses. Il y en avait tant que parfois il s'égarait lui-même dans ce dédale de couloirs.